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Pourquoi aime-t-on les films d'horreur ?

  • Photo du rédacteur: Club Radio
    Club Radio
  • 28 oct. 2020
  • 4 min de lecture

Halloween, Psycho, Chucky, La nonne, Scream... Ces noms ne vous sont sans doute pas inconnus. Leur point commun ? Ce sont tous des titres de films d'horreur. Et oui, ils sont nombreux à sortir chaque année (surtout au mois d'octobre, étrangement), et sont toujours attendus et accueillis avec joie.

Mais alors, pourquoi aimons-nous tant l'horreur ? Pourquoi voir une bande d'adolescents se faire assassiner nous provoque tant de frissons ? Le morbide nous transforme-t-il en tueur en série ?


Une histoire de cerveau : Qu'elle soit réelle ou déclenchée par de la fiction, la peur est traitée par la même zone du cerveau : l'amygdale. Cette dernière traite donc les émotions et secrète différentes hormones selon la réaction souhaitée (fuite, combat, inaction), ces dernières augmentent la pression artérielle, accélère la respiration, et provoque du stress, c'est d'ailleurs pour cela que nous pouvons ressentir une boule au ventre à l'idée de lancer le-dit film. Mais quelque chose vient contrecarrer cette angoisse, c'est le sentiment de sécurité. En effet, étant derrière notre écran avec un paquet de pop-corn dans les mains, nous ne risquons pas grand-chose.

Ces deux sentiments combinés nous font ressentir des expériences nouvelles, elles permettent de profiter d'une bonne dose d'adrénaline sans risquer notre vie. Tester ses limites en restant dans sa zone de confort est excitant, regarder Saw 7 nous procure les mêmes sensations qu'un manège ou un sport extrême.


La peur apaise : Aussi étrange que cela puisse paraître, la peur peut nous aider et nous faire évoluer. Être exposé à cette angoisse fictive nous permet d'oublier l'anxiété de la vie réelle, l'adrénaline secrétée nous fait du bien au moral. La peur a également un effet sur l'estime de soi, arriver à regarder un film bien sanglant sans trop trembler nous donne un sentiment d'achèvement, d'invincibilité. Cela participe à la construction de nous-même, c'est quelque chose de très important à l'adolescence, cela expliquerait en partie pourquoi les jeunes sont les plus grands consommateurs de ce genre. De plus, regarder un film avec des amis permet une certaine cohésion, avoir vécu cette épreuve ensemble ressert les liens.


Une curiosité morbide : Imaginez vous en voiture, en train de rouler paisiblement sur la route. Puis au loin, vous voyez des sirènes clignoter, vous vous approchez et découvrez qu'un accident s'est produit sur le bord de la chaussée, que feriez-vous ? Notre morale nous dirait qu'il «faudrait continuer tout droit et laisser les secours faire leur travail », pourtant la plupart d'entre nous ralentirait pour voir ce qu'il se passe de plus près. Cette réaction est tout à fait logique, c'est instinctif d'analyser une situation de danger, de comprendre ce qu'il s'est passé, cela nous procure également le sentiment de sécurité abordé précédemment, on se dit que cela n'arrive qu'aux autres. Cette curiosité morbide est exploitée lors de campagnes «chocs», comme celle qu'a menée la Sécurité routière.

Cette curieuse excitation ressentie nous fait repousser les limites de la morale, le cinéma horrifique lève le mythe de la mort, nous inscrit encore plus dans la réalité tout en nous dissociant d'elle. Lorsqu'on écoute le récit d'un tueur en série, on sait que l'on est différent de lui, que nous sommes loin de commettre ce genre d'atrocité, mais entendre parler de ses actes nous fait prendre conscience que la vie peut nous être ôtée à n'importe qui à n'importe quel moment.


Mais nous sommes tous différents : Malgré le plaisir éprouvé grâce aux hormones, certaines personnes ont horreur des films... d'horreur. Alors que la peur se vit dans le présent, l'angoisse créée par un visionnage est réelle pour certaines personnes, c'est par exemple mon cas, en effet, je ne peux pas regarder de thriller sans en faire des cauchemars la nuit... Cela s'explique par un manque de recul de la situation par le cerveau, il enregistre que les informations (c'est à dire le film) ne sont pas vraies, mais il peut avoir du mal à réduire le stress durant les heures qui suivent. Il y a très souvent un ennemi dans les films d'horreur, et ce dernier peut également être source d'angoisse car le cerveau l'aura enregistré comme un potentielle menace. On a par exemple constaté une peur croissante des requins après la sortie du films « Les dents de la mer » au cinéma. Le cerveau peut également associer les films d'horreur aux émotions ressenties lors de votre séance cinéma, une soirée conviviale entre amis vous donnera plus envie d'en revoir alors qu'un accident sur la route vous y dissuadera.


Pour conclure : Qu'on soit plus thriller ou gore, qu'on aime l'horreur ou qu'on la déteste, la peur nous fait ressentir des sentiments très forts et la relation contradictoire entre l'angoisse et la sécurité en est la cause, la peur peut être destructrice (anxiété, phobie) ou bien enrichissante (estime de soi, liens resserrés). Rassurez-vous, visionner un film pour Halloween ne vous transformera pas en apprenti Ted Bundy, la peur et la curiosité du morbide sont normales et instinctives.

Sur ce, je vous souhaite un très bon Halloween !


Votre petit poisson, Eva :)

 
 
 

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